Rapport Annuel 2022

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Audits et programmes

Avec une équipe d’agronomes, de techniciens agroalimentaires et une adjointe administrative, la direction des Audits et programmes assure le bon fonctionnement des quatre mandats suivants : le processus d’audit et de certification des fermes, les inspections par la vérification à la ferme de la réglementation, l’accompagnement des éleveurs lors d’éclosions de maladies à incidence économique (LTI, MG) et de maladies à déclaration obligatoire, notamment la grippe aviaire, et le dossier de la recherche.

L’année 2022 a été marquée par la gestion des premiers cas de grippe aviaire sur des fermes de poulets et de dindons au Québec. Avec la COVID-19 en début d’année et la grippe aviaire par la suite, les EVQ ont malheureusement dû réduire la présence des auditeurs/inspecteurs sur les fermes. Plusieurs audits à la ferme ont donc été mutés en audits par évaluation des dossiers.

Grippe aviaire au Québec

C’est en 2022 que sont diagnostiqués les premiers cas de grippe aviaire dans dix troupeaux contingentés de poulets et de dindons au Québec. L’ensemble des provinces canadiennes a aussi connu un nombre sans précédent de fermes de volailles touchées par la grippe aviaire et d’oiseaux sauvages porteurs du virus ce qui a augmenté le niveau de contamination de l’environnement autour des poulaillers. Les éleveurs doivent maintenant s’adapter à ce nouveau contexte et hausser la biosécurité sur leur ferme.

L’équipe des Audits et programmes collabore étroitement avec l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA) à toutes les étapes de gestion des éclosions et lors des communications avec les éleveurs. Ainsi à chaque éclosion, un auditeur est affecté à chaque éleveur qui se situe dans la zone de contrôle primaire déterminée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). L’auditeur contacte par téléphone l’éleveur afin de le sensibiliser aux normes de biosécurité rehaussées, aux signes cliniques de la maladie et à l’importance de bien informer tous les employés de la ferme. L’auditeur explique à l’éleveur les étapes à venir et l’accompagne dans les obligations réglementaires (ex. : permis) d’une maladie à déclaration obligatoire.

Jusqu’à présent, l’ACIA nous indique que la saison migratoire, la proximité d’un plan d’eau et la conception de l’entrée du poulailler sont les principaux facteurs de risque observés sur les fermes infectées.

Aucun cas de LTI ou de MG en 2022

L’équipe des Audits et programmes est prête en tout temps à accompagner l’éleveur d’une ferme infectée ainsi que les éleveurs situés dans des zones à risque dans l’application des mesures d’autoquarantaine et de biosécurité demandée lors d’éclosion de laryngotrachéite infectieuse (LTI) ou de Mycoplasma gallisepticum (MG), conformément aux règlements sur la production et de la mise en marché du poulet et du dindon. En 2022, aucune ferme n’a été infectée par la LTI ou la MG.

L’excellence par la certification des fermes

En date du 10 avril 2023, 100 % des fermes de poulets sont certifiées pour le Programme de salubrité à la ferme (PSAF) et pour le Programme de soins aux animaux (PSA). Chez les éleveurs de dindons, ce sont plus de 97 % des fermes qui sont certifiées pour le PSAF et le Programme de soins des troupeaux (PST).

La certification des fermes est le reflet d’un bon travail d’équipe entre les éleveurs et les auditeurs visant à l’amélioration continue des exigences de salubrité et de bien-être animal à la ferme.

Audits internes et de tierce partie

En 2022, les Producteurs de poulet du Canada (PPC) ont procédé à un audit interne du processus de gestion des audits et de la certification gérée par l’équipe de la direction des Audits et programmes des EVQ. Une fois de plus, nous sommes fiers d’affirmer que les résultats nous démontrent que la gestion du processus est conforme aux normes de nos Offices nationaux.

De plus, des audits de tierce partie ont été effectués par la firme NSF International sur 5 % des fermes canadiennes. Chez le dindon, nous sommes fiers des six fermes auditées au Québec en 2022, dont cinq n’avaient aucune demande d’action corrective.

L’excellence passe notamment par la certification des fermes et les audits de tierce partie qui sont un gage de qualité et de crédibilité pour les consommateurs, les gouvernements et les clients de l’industrie.

Formation sur l’euthanasie à la ferme

Les éleveurs ont bénéficié d’une formation donnée par un vétérinaire et un agronome sur les méthodes d’euthanasie à la ferme et les étapes à suivre pour effectuer une euthanasie efficace et respectueuse du bien-être de l’animal, afin d’être conforme aux programmes (PSA et PST), au code de pratiques et aux lois en vigueur.

Les différents outils de communication développés, dont des vidéos, sont disponibles pour les éleveurs sur demande. En équipe avec leur relève et leurs employés, les éleveurs sont encouragés à visionner les différents outils de communication.

Tâches d’inspection

Afin de vérifier l’application de la réglementation, les auditeurs des EVQ effectuent aussi des tâches d’inspecteur, notamment : la mesure et le placage des poulaillers, les visites d’inventaire et de poulaillers sans entente d’approvisionnement, la production hors quota et les éleveurs sans quota.

Jusqu’à présent, les dimensions de plus de 25 % des poulaillers ont été prises à l’aide d’instruments pour la mesure au laser afin de connaître avec plus de précision la superficie de l’ensemble des poulaillers du Québec, ce qui rend la planification de la production plus efficace dans un contexte de croissance de l’allocation.

Bien que la COVID-19 et la grippe aviaire aient réduit la présence des inspecteurs sur le terrain en 2022, l’inventaire de près du quart des poulaillers a été effectué dans le but de vérifier le respect de la réglementation.

En contexte d’influenza aviaire, l’emphase a été mise sur les visites (37) des inspecteurs chez les vendeurs lors des journées de vente de poussins destinés aux éleveurs-citoyens. Le MAPAQ appuie d’ailleurs financièrement les EVQ dans la réalisation de cette activité. L’équipe des Audits et programmes a développé des outils de bonnes pratiques d’élevage et de biosécurité qui sont remis par les inspecteurs aux vendeurs de poussins afin de cibler la distribution de ces outils aux éleveurs-citoyens. Lors de la même visite, les inspecteurs sensibilisent les vendeurs de poussins à l’application de la réglementation. Plus de 50 petits élevages ciblés, qui se rapprochaient de la limite permise (maximum 300 poulets et 25 dindons) ou qui avaient déjà dépassé le maximum antérieurement, ont été visités par les inspecteurs en 2022.

Caractéristiques des poulaillers

L’équipe a complété jusqu’à présent la collecte des caractéristiques de plus de 45 % des poulaillers du Québec. L’organisation se doit de connaître les caractéristiques des poulaillers et des types d’équipements technologiques présents sur les fermes, afin de cibler et prioriser les enjeux et développer des programmes d’aide financière répondant aux besoins des éleveurs. De plus, en connaissant ces caractéristiques, les EVQ peuvent faire face plus rapidement aux situations d’urgence vécues sur le terrain.

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Stratégie nationale de réduction des antibiotiques – Catégorie III

La stratégie continue de répondre à l’objectif sociétal de protéger la santé et le bien-être des volailles tout en préservant l’efficacité des options de traitements tant en médecine humaine qu’en médecine vétérinaire.

Les PPC, en collaboration avec les Offices provinciaux, ont convenu de continuer à mettre l’accent sur la réduction de l’utilisation préventive des antimicrobiens de catégorie III, et ce, dans une approche non réglementaire.

Rappelons que les EVQ sont des chefs de file dans ce secteur, ayant appliqué la stratégie nationale de réduction de l’utilisation préventive des antibiotiques importants en médecine humaine dès 2014 avec le retrait de la catégorie I tant chez le poulet que le dindon. De plus, soulignons que les antibiotiques de catégorie II ont été retirés en janvier 2019 et que, chez le dindon, les antibiotiques de catégorie III ont aussi été éliminés à compter du 1er mai 2020.

Avec le retrait des antibiotiques, il demeure important de miser sur la recherche afin d’améliorer nos méthodes de régie d’élevage, de tester des solutions de rechange aux antibiotiques, de développer des stratégies de contrôle des maladies émergentes et d’optimiser la qualité des poussins et des dindonneaux.

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Projets de recherche

L’équipe des Audits et programmes participe à la planification et à l’identification des éleveurs désirant participer aux différents projets à la ferme. Les résultats de recherche sont ensuite vulgarisés dans notre magazine et des outils de communication sont développés.

Afin d’être à la fine pointe des connaissances et d’adapter nos pratiques d’élevage au contexte de la réduction des antibiotiques, des maladies émergentes et des exigences environnementales, voici les principaux projets de recherche en cours en 2022 dans les différentes universités québécoises.

Projet sur Enterococcus cecorum (EC)

Dre Martine Boulianne de la Chaire en recherche avicole de l’Université de Montréal

L’équipe de la Chaire travaille actuellement sur un projet intitulé Caractérisation et contrôle d’Enterococcus cecorum, une bactérie multirésistante en émergence chez le poulet de chair. Ce projet est réalisé en collaboration avec des médecins vétérinaires praticiens, et comporte un échantillonnage de fermes dont les poulets ont été infectés par EC. La Chaire a développé un test permettant maintenant aux vétérinaires d’identifier les souches pathogènes et commensales d’EC et de les quantifier. Les principaux objectifs sont d’identifier les réservoirs d’EC dans les poulaillers infectés et de tester différentes pratiques d’élevage qui permettraient de contrôler l’EC à la ferme.

Bilan alimentaire chez le poulet

Dre Marie-Pierre Létourneau-Montminy de la Chaire de recherche sur les stratégies alternatives d’alimentation des porcs et des volailles de l’Université Laval

Ce projet vise à estimer avec plus de précision les rejets de phosphore en déterminant la quantité de phosphore retenue par les poulets. Le bilan alimentaire aura donc un impact positif sur l’environnement. Pour ce projet, des poulets seront élevés dans le poulailler du Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD), et une quarantaine d’éleveurs fourniront des poulets en fin d’élevage.

L’estimation de ces valeurs de rejet de phosphore deviendra une référence plus précise pour le calcul du bilan phosphore à la ferme. Un guide de référence agronomique sera élaboré.

Projet sur l’Optimisation de la salubrité des produits de viande de poulet par un meilleur contrôle de Salmonella et de Clostridium dans chaque maillon de la filière avicole à l’aide d’une approche intégrée basée sur l’évaluation du risque

Dre Marie-Lou Gaucher de la Chaire de recherche en salubrité des viandes

Une première phase a permis de brosser un portrait de la prévalence des salmonelles du couvoir à l’abattoir et des souches qui persistent tout au long du processus. Une deuxième phase est prévue afin de déterminer quelles sont les souches de salmonelles et de Clostridium qui circulent dans la filière et de mieux comprendre la dynamique d’introduction et de contamination des pathogènes. Selon le portrait, de bonnes pratiques pour chacun des maillons de la filière seront proposées afin de réduire la prévalence des salmonelles et des Clostridium sur le produit final, la viande de poulet.

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Biosécurité

L’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA) est un partenaire du secteur avicole québécois qui coordonne des activités de prévention, de contrôle et d’éradication de certaines maladies avicoles de concert avec les membres de l’industrie et les instances gouvernementales en santé animale.

Influenza aviaire

L’enjeu majeur de santé avicole dans la dernière année fut évidemment l’influenza aviaire. L’EQCMA y a dédié l’essentiel de ses énergies et de ses ressources entre février et octobre 2022 alors que le Québec a connu 23 cas chez des troupeaux de volailles domestiques pour la première fois de son histoire. Au total, 532 000 volailles sont mortes de la maladie ou ont été dépeuplées pour son éradication. Il y a eu 16 troupeaux commerciaux et 7 petits élevages. Dans les troupeaux commerciaux, il y eut 11 troupeaux sous contingentement parmi les offices de commercialisation membres de l’EQCMA. Les types de volailles affectés ont été principalement les dindons et les pondeuses commerciales.

L’implication de l’EQCMA s’est fait à plusieurs niveaux en soutien des activités d’intervention de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Les activités réalisées sont trop nombreuses pour être énumérées dans ce rapport, mais ont porté sur pratiquement toutes les étapes d’intervention en situation de crise sanitaire comprenant la surveillance, la déclaration de cas, l’émission de zones à risque préliminaires, la production de listes de producteurs situés dans les zones de contrôle, le retraçage, le dépeuplement, l’élimination des carcasses, la coordination des partenaires de la filière dans l’obtention des permis de déplacements, etc.

Un enjeu majeur assumé par l’EQCMA tout au long de l’année fut la gestion des communications avec l’ACIA, le MAPAQ et les partenaires de la filière avicole. L’EQCMA a émis plus de 60 messages entre le 4 février et le 31 octobre 2022. Plusieurs présentations ont été livrées aux membres des offices de producteurs, de l’Association des éleveurs de canards et oies du Québec, de l’Association des vétérinaires en industrie animale (AVIA), des Couvoiriers du Québec, à des représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux, à des professionnels en santé animale du MAPAQ. Des vidéoconférences ont aussi été organisées pour les producteurs et autres partenaires dans les zones de contrôle de l’ACIA, mais aussi pour information générale en prévention et sur la situation de la maladie.

Les communications publiques ont aussi été au cœur des activités de l’EQCMA durant cette période. En plus des entrevues livrées par des représentants des membres de l’EQCMA, le président et le coordonnateur ont contribué à plus de 30 entrevues pour des médias écrits, radios et télévisuels.

Au cours des derniers mois, l’EQCMA a collaboré avec l’ACIA, le MAPAQ et plusieurs partenaires à une amélioration continue des processus d’intervention et de gestion des cas d’influenza aviaire. Entre autres, l’EQCMA explore de nouvelles technologies de dépeuplement telles que la mousse à l’azote pour les troupeaux commerciaux et l’électrocution pour les petits troupeaux.

Régime d’indemnisation

Le Régime d’indemnisation de maladies avicoles du Québec (RIMAQ) a été officiellement lancé le 12 février 2019 et fournit aux partenaires du secteur avicole québécois un outil financier (assurance) permettant de couvrir certains coûts et pertes encourus lors de six maladies. Ces dernières sont les quatre maladies déclarables auprès du gouvernement fédéral (ex. : influenza aviaire) de même que les maladies ciblées pour l’EQCMA, soit la laryngotrachéite infectieuse (LTI) et Mycoplasma gallisepticum (MG).

L’aide financière obtenue au printemps 2021 du volet Renforcement des capacités administratives du Programme des initiatives Agri-risques financé par le MAPAQ et Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) se termine le 31 mars 2023. Cette subvention permet de couvrir certains frais administratifs liés à la gestion du RIMAQ de même que d’entreprendre certaines activités de développement et de mise à jour du Programme. Par conséquent, une nouvelle modélisation permettant d’évaluer le coût de changements souhaités aux couvertures actuelles par les offices et les partenaires de la filière a été complétée à l’automne 2022.

Cas de LTI et de mycoplasmose à MG

Entre le 1er novembre 2021 et le 31 octobre 2022, il n’y a eu aucun cas de LTI ou de MG dans les troupeaux de volailles commerciaux au Québec.

Maladies avicoles et dindons sauvages

L’EQCMA a participé à l’automne 2021 à une présentation par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) sur les résultats d’une revue de littérature des maladies potentielles chez le dindon sauvage par rapport aux élevages de volailles commerciaux réalisée par la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Au début 2022, l’EQCMA a été consultée sur une proposition d’étude de prévalence chez les dindons sauvages sur un nombre limité de maladies d’intérêt pour la filière avicole. Le comité vétérinaire a été consulté à ce sujet et l’EQCMA a soumis au MFFP ses recommandations à cet égard.

Petits élevages

Au cours de la dernière année, l’EQCMA a révisé le guide d’élevage pour la bassecour développé il y a plusieurs années. La version modifiée est disponible sur le site Internet de l’EQCMA depuis le début 2022.