Rapport Annuel 2024

Excellence

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Audits et programmes

Un mandat élargi

En 2024, la direction des Audits et programmes s’est vu confier le mandat de coordonner les actions de l’équipe terrain mise sur pied pour accompagner les éleveurs sur une multitude de sujets relatifs aux activités des EVQ. Ce mandat s’ajoute à sa responsabilité de gérer le processus des audits et de la certification des fermes selon les programmes de salubrité et de bien-être animal, à l’inspection, aux mesures d’urgences zoosanitaires et à son implication dans les projets de recherches avicoles.

Que ce soit lors de visites à la ferme ou en mode virtuel, l’équipe terrain aide les éleveurs de poulets et de dindons à répondre à leurs obligations en lien avec le plan conjoint selon les différents règlements, les conventions de mise en marché et les programmes à la ferme.

L’équipe des auditeurs évalue et certifie les fermes de poulets et de dindons pour répondre aux exigences du Programme de salubrité à la ferme (PSAF), du Programme de soins aux animaux (PSA) et du Programme de soins des troupeaux (PST).

Avec une équipe dynamique composée de quatre auditeurs, incluant un agent de certification, trois agentes d’accompagnement (équipe terrain) et une adjointe administrative, les éleveurs bénéficient d’un accompagnement personnalisé afin de faciliter la compréhension de leurs obligations et de certifier leur ferme en vue de fournir aux consommateurs une viande issue de volailles élevées de façon attentionnée selon de hauts standards.

Grippe aviaire au Québec depuis trois ans

Avec sept cas au total en 2024, il y a eu trois à quatre fois moins d’oiseaux domestiques infectés par la grippe aviaire qu’en 2022 et 2023. De ces sept cas infectés, deux cas concernaient les éleveurs de poulets et de dindons. À l’automne 2024, une première éclosion de grippe aviaire faiblement pathogène a fait son apparition. Contrairement au virus hautement pathogène, le virus faiblement pathogène entraîne peu de signes cliniques chez les oiseaux, ce qui peut retarder la détection et la propagation de la maladie, d’où l’importance de maintenir une biosécurité constante à la ferme.

L’équipe des Audits et programmes collabore étroitement avec l’équipe de l’EQCMA dans toutes les étapes de gestion des éclosions et dans les communications aux éleveurs.

Lors d’une éclosion, un auditeur est assigné à chaque éleveur qui se situe dans la zone de contrôle primaire déterminée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). L’auditeur contacte par téléphone l’éleveur afin de le sensibiliser à la biosécurité rehaussée, aux signes cliniques de la maladie et à l’importance de bien informer tous les employés de la ferme. L’auditeur explique à l’éleveur les étapes à venir et l’accompagne dans les obligations réglementaires (ex. : permis, attestation) d’une maladie à déclaration obligatoire.

Un seul cas de MG en 2024

En 2024, une éclosion de MG a amené l’équipe des auditeurs à accompagner les éleveurs de la zone à risque, tandis qu’aucun cas de LTI n’a été détecté. En tout temps, l’équipe est prête à accompagner l’éleveur d’une ferme infectée et les éleveurs situés dans une zone à risque dans l’application des mesures d’autoquarantaine et de biosécurité demandées lors d’éclosion de laryngotrachéite infectieuse (LTI) ou de Mycoplasma gallisepticum (MG), conformément aux Règlements sur la production et de la mise en marché du poulet et du dindon.

Révision du Code de pratiques

En 2024, le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE) a amorcé la révision du Code de pratiques pour le soin et la manipulation des œufs d’incubation, reproducteurs, poulets et dindons avec les partenaires du secteur de la volaille. C’est la version 2016 de ce Code qui sert de fondement aux exigences du Programme de soins aux animaux (poulet) et du Programme de soins des troupeaux (dindon).

Les EVQ participent activement aux consultations des Producteurs de poulet du Canada (PPC) et des Éleveurs de dindon du Canada (ÉDC) afin que les préoccupations des éleveurs du Québec en termes de bien-être animal orientent les travaux du comité scientifique et du comité du Code. La révision du code de pratiques est prévue aux 10 ans, la version révisée est attendue pour 2027.

L’excellence par la certification des fermes

En date du 21 février 2025, 100 % des fermes de poulets sont certifiées pour le Programme de salubrité à la ferme (PSAF) et pour le Programme de soins aux animaux (PSA). Chez les éleveurs de dindons, ce sont près de 98 % des fermes qui sont certifiées pour le PSAF et le Programme de soins des troupeaux (PST).

Audits internes et de tierce partie

En 2024, les PPC ont procédé à un audit interne du processus des audits et de la certification géré par l’équipe des Audits et programmes des EVQ. Une fois de plus, les résultats démontrent que la gestion du processus est conforme aux normes des Offices nationaux.

De plus, des audits d’une tierce partie ont été effectués par la firme NSF International sur 5 % des fermes canadiennes de poulets et de dindons, qui sont conformes aux exigences. La firme NSF a aussi audité les quatre auditeurs des EVQ, qui ont tous passé haut la main cette évaluation.

L’excellence passe notamment par la certification des fermes et les audits d’une tierce partie, ce qui est le reflet d’un bon travail d’équipe entre les éleveurs et les auditeurs et d’une maîtrise du processus d’audit et de certification des fermes par les EVQ.

Tâches d’inspection

Afin de vérifier l’application de la réglementation, les auditeurs des EVQ effectuent aussi des tâches d’inspecteur, notamment en ce qui concerne la mesure et le placage des poulaillers, les visites d’inventaire et de poulaillers sans entente d’approvisionnement, la production hors quota et les éleveurs sans quota.

Jusqu’à présent, plus de 93 % des poulaillers ont été mesurés à nouveau au laser afin de connaître avec plus de précision la superficie de l’ensemble des poulaillers du Québec, ce qui rend la planification de la production plus efficace dans un contexte de croissance de l’allocation. L’inventaire – c’est-à-dire la vérification du nombre d’oiseaux et des dates des ententes d’approvisionnement avec les données réelles observées dans les poulaillers – de près de 30 % des poulaillers a été effectué en 2024 dans le but de vérifier le respect de certains volets de la réglementation.

En contexte de grippe aviaire, le nombre de visites (91) des inspecteurs chez les vendeurs lors des journées de vente de poussins destinés aux éleveurs-citoyens a augmenté en 2024. En collaboration avec le MAPAQ, l’équipe des Audits et programmes a développé des feuillets d’information sur les bonnes pratiques d’élevage et de biosécurité qui sont remis par les inspecteurs aux vendeurs de poussins afin de cibler la distribution de ces outils aux éleveurs-citoyens. Lors de la même visite, les inspecteurs sensibilisent les vendeurs de poussins à l’application de la réglementation sur le maximum de 300 poulets par personne sans détenir de quota et la façon de compléter les annexes du règlement concernant les coordonnées des éleveurs-citoyens, le nombre d’oiseaux, etc.

Stratégie nationale de réduction des antibiotiques

La Stratégie nationale de réduction des antibiotiques continue de répondre à l’objectif sociétal de protéger la santé et le bien-être des volailles tout en préservant l’efficacité des options de traitements tant en médecine humaine qu’en médecine vétérinaire.

Rappelons que les EVQ sont des chefs de file ayant appliqué la Stratégie dès 2014 avec le retrait de la catégorie I, tant pour le poulet que pour le dindon. De plus, soulignons que les antibiotiques de catégorie II ont été retirés en janvier 2019 chez le dindon et que les antibiotiques de catégorie III ont aussi été éliminés à compter du 1er mai 2020.

Les EVQ sensibilisent aussi les éleveurs à l’utilisation judicieuse des antibiotiques qui est nécessaire quand elle vise à résoudre une situation qui ne peut être résolue autrement. Cette utilisation doit aussi être précise, avec le bon antibiotique administré de la bonne façon aux bons sujets. Pour une utilisation judicieuse des antibiotiques en cas de maladie, il doit y avoir un travail d’équipe entre le vétérinaire et l’éleveur qui implique un diagnostic à la ferme, accompagné d’un plan de prévention efficace mis en œuvre par l’éleveur et suivi par son vétérinaire.

Les PPC, en collaboration avec les Offices provinciaux, ont convenu de continuer à mettre l’accent sur la réduction de l’utilisation préventive des antimicrobiens de catégorie III, et ce, dans une approche non réglementaire. Les ÉDC ont quant à eux retiré les antibiotiques de la catégorie III en mai 2020.

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Système de monitorage des antibiotiques au Québec

Depuis plus de cinq ans, les EVQ participent au développement du système de monitorage des antibiotiques du MAPAQ avec les autres secteurs en productions animales. Ce projet s’inscrit dans les priorités identifiées par les EVQ, soit d’assurer une meilleure surveillance et un accompagnement des éleveurs dans l’utilisation judicieuse des antibiotiques.

Le but de ce système de monitorage est de brosser un portrait et d’améliorer la surveillance de l’utilisation judicieuse des antibiotiques au Québec, de viser une cible de réduction et ultimement, de contrer l’antibiorésistance, soit l’émergence des bactéries résistantes aux antibiotiques tant en médecine humaine qu’en médecine vétérinaire.

Afin de recueillir les données d’utilisation des antibiotiques, la firme Attestra a été choisie par le MAPAQ pour développer et héberger la plateforme informatique déjà en service nommée AntibiotiQc. Un projet pilote sur l’utilisation de cette plateforme est en cours chez le porc, et il s’étendra au secteur du poulet en 2025 avec la collaboration des EVQ.

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Projets de recherche

Depuis plus de cinq ans, les EVQ participent au développement du système de monitorage des antibiotiques du MAPAQ avec les autres secteurs en productions animales. Ce projet s’inscrit dans les priorités identifiées par les EVQ, soit d’assurer une meilleure surveillance et un accompagnement des éleveurs dans l’utilisation judicieuse des antibiotiques.

Le but de ce système de monitorage est de brosser un portrait et d’améliorer la surveillance de l’utilisation judicieuse des antibiotiques au Québec, de viser une cible de réduction et ultimement, de contrer l’antibiorésistance, soit l’émergence des bactéries résistantes aux antibiotiques tant en médecine humaine qu’en médecine vétérinaire.

Afin de recueillir les données d’utilisation des antibiotiques, la firme Attestra a été choisie par le MAPAQ pour développer et héberger la plateforme informatique déjà en service nommée AntibiotiQc. Un projet pilote sur l’utilisation de cette plateforme est en cours chez le porc, et il s’étendra au secteur du poulet en 2025 avec la collaboration des EVQ.

Utilisation de l'IA pour prédire et réduire les condamnations pour cellulite dans les élevages de poulets de chair du Québec - Nouveau projet

Dre Martine Boulianne, Chaire en recherche avicole de l’Université de Montréal
Dr Pablo V Donoso et André Diler, Plateforme IA-Agro santé de l’Université de Montréal

Les données qui seront recueillies des différents partenaires de la filière, avec le consentement de l’éleveur, permettront d’évaluer les facteurs de risque (ex. : température, pression bactérienne, densité, piétinement, stress, faible emplumement, etc.) liés aux condamnations dues à la cellulite. Avec ce grand volume de données, les chercheurs pourront construire et tester un modèle mathématique qui prédira les risques de condamnations dues à la cellulite, première cause de condamnations des poulets de chair au Québec et au Canada.

Ce nouveau projet qui se déroulera en 2025 et 2026 met l’intelligence artificielle au service de la santé et du bien-être animal.

Impact du stress de chaleur sur le microbiote des poulets de chair - Nouveau projet

Dr Xin Zhao, Université McGill, Dr Moussa Diarra, Centre de recherche et de développement de l’Université de Guelph et Agriculture et Agroalimentaire Canada, et Dr Animesh Dutta, Université de Guelph

La stratégie de réduction des antibiotiques et les changements climatiques, dont les périodes de chaleur sont de plus en plus chaudes et fréquentes, pourraient avoir un impact sur le microbiote des poulets. Pour vérifier cet impact, les chercheurs compareront les microbiotes des poulets qui sont alimentés avec une moulée contenant des antibiotiques et des poulets alimentés sans antibiotique, et ce, à chaque saison pendant deux années consécutives. Une dizaine d’éleveurs du Québec participeront à ce projet.

Les principaux objectifs de ce nouveau projet sont d’étudier l’évolution des microbiotes en fonction du stress de chaleur dans les poulaillers, et leur impact sur les performances et la santé des poulets. Finalement, ce projet permettra d’identifier de nouveaux probiotiques et des gènes de résistance aux antimicrobiens.

Projet sur Enterococcus cecorum

Dre Martine Boulianne, Chaire en recherche avicole de l’Université de Montréal

L’équipe de la Chaire en recherche avicole de l’Université de Montréal travaille actuellement sur un projet intitulé Caractérisation et contrôle d’Enterococcus cecorum (EC), une bactérie multirésistante en émergence chez le poulet de chair. Ce projet est réalisé en collaboration avec des médecins vétérinaires praticiens et comporte un échantillon de fermes dont les poulets ont été infectés par EC et des fermes n’ayant eu aucun cas clinique. La Chaire a développé un test permettant aux vétérinaires d’identifier les souches pathogènes et non pathogènes d’EC et de les quantifier. Les principaux objectifs du projet sont d’identifier les réservoirs d’EC dans les poulaillers infectés et de tester différentes pratiques d’élevage qui permettraient de contrôler EC à la ferme.

Des résultats préliminaires font état de l’omniprésence des souches commensales et des souches pathogènes tant dans les poulaillers des fermes affectées que dans ceux des fermes négatives, ce qui laisse penser que des facteurs de risque pourraient être impliqués dans l’apparition de la maladie. Des souches pathogènes ont été décelées dans tous les types d’échantillons : poussières, fientes, contenu intestinal, biofilm des lignes d’abreuvoirs et insectes. Des analyses plus poussées ont permis de démontrer le rôle de l’environnement dans la persistance de cette bactérie entre deux élevages. À l’aide de l’ADN des souches de bactéries isolées, l’équipe de chercheurs tentera de mieux comprendre les gènes de virulence associés aux souches pathogènes.

Grippe aviaire – Étude de cas

Dr Jean-Pierre Vaillancourt, Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal
Dre Manon Racicot, Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA)

Cette étude de cas porte sur l’analyse à la ferme des facteurs de risque qui jouent un rôle dans l’introduction et la propagation de la grippe aviaire, telle la conception de l’entrée du poulailler, la gestion des animaux morts, etc.

Pour ce faire, chaque ferme infectée en 2022 est jumelée à une ferme non infectée située dans la zone de contrôle primaire (ZCP) mise en œuvre par l’ACIA, et deux autres fermes témoins situées en dehors de la ZCP. Ce projet, qui rassemble une trentaine de fermes participantes, permettra de valider, à l’aide de statistiques, les observations faites par l’ACIA lors de cette éclosion, et ainsi proposer aux éleveurs les principales mesures préventives à l’introduction des pathogènes afin d’améliorer les installations ou les pratiques d’élevage. Les résultats de ce projet sont attendus pour l’année 2025.

Bilan alimentaire chez le poulet

Dre Marie-Pierre Létourneau-Montminy, Chaire de recherche sur les stratégies alternatives d’alimentation des porcs et des volailles de l’Université Laval

Ce projet vise à estimer avec plus de précision les rejets de phosphore en déterminant la quantité de phosphore retenue par les poulets. Le bilan alimentaire aura donc un impact positif sur l’environnement. Pour ce projet, des poulets sont élevés dans le poulailler du Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD), et une quarantaine d’éleveurs ont fourni des poulets en fin d’élevage.

L’estimation de ces valeurs de rejet de phosphore sera une référence plus précise pour le calcul du bilan de phosphore à la ferme. Un guide de référence agronomique sera disponible en 2025.

Système de monitorage des antibiotiques au Québec

Dre Julie Arseneault et Nassir Ahmat Djibrine, Chaire sur l’antibiosurveillance-antibiorésistance de l’Université de Montréal
Dre Martine Boulianne, Chaire en recherche avicole de l’Université de Montréal

L’utilisation judicieuse des antibiotiques s’inscrit dans la volonté des EVQ de limiter l’antibiorésistance et ainsi préserver une utilisation durable des antibiotiques. Ce projet a permis de nourrir la réflexion sur le choix de l’indicateur chez le poulet dans le cadre du système de monitorage des antibiotiques en santé animale du MAPAQ qui est en cours d’implantation au Québec. Par exemple, un des trois indicateurs étudiés tient compte davantage de la croissance rapide des poulets dans la quantification des antimicrobiens, mais il nécessite toutefois des données plus précises. Finalement, des prototypes de rapports pour les éleveurs et pour le secteur avicole seront proposés.

Optimisation de la salubrité des produits de viande de poulet par un meilleur contrôle de Salmonella et de Clostridium perfringens entérotoxinogène dans chaque maillon de la filière avicole à l’aide d’une approche intégrée basée sur l’évaluation du risque

Dre Marie-Lou Gaucher, Chaire de recherche en salubrité des viandes de l’Université de Montréal

Une première phase d’échantillonnage réalisée en 2019 à la ferme et à l’abattoir a permis de chiffrer la présence des deux pathogènes aux grandes étapes de la filière. Une 2e phase d’échantillonnage conduite en 2023 sur ces mêmes fermes vient d’être complétée et les analyses en cours au laboratoire sont à préciser quelles souches de Salmonella et de Clostridium perfringens entérotoxinogène circulent dans la filière. Une modélisation de leur dynamique de contamination est également en cours et a pour objectif de mieux cibler les bonnes pratiques à mettre en place par chacun des maillons de la filière afin de réduire la présence de ces pathogènes sur le produit final.

Transmission et mitigation de l'Antibiorésistance chez le poulet à griller canadien

Dr Moussa Diarra, Centre de recherche et de développement de l’Université de Guelph et Agriculture et Agroalimentaire Canada
Dr François Malouin et Camélie Maillot de l’Université de Sherbrooke

Cette étude, menée dans plusieurs provinces, évalue les effets de quatre programmes alimentaires au Canada (conventionnel, élevé sans antibiotique important sur le plan médical, élevé sans antibiotique et biologique) sur la performance, la santé intestinale et la microflore des oiseaux, y compris l’ensemble de gènes de résistance aux antibiotiques, et les impacts de ces programmes d’élevage sur la survie et la persistance des bactéries multirésistantes tant en médecine humaine que vétérinaire. Au Québec, ce sont huit éleveurs qui participent au projet. La manipulation de la microflore et de l’ensemble de leurs gènes par l’alimentation est devenue une nouvelle stratégie pour améliorer la santé humaine et animale.

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Biosécurité

Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles

L’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA) est un partenaire du secteur avicole québécois qui coordonne des activités de prévention, de contrôle et d’éradication de certaines maladies avicoles de concert avec les membres de l’industrie et les instances gouvernementales en santé animale. Voici le rapport d’activités pour la période du 1er novembre 2023 au 31 octobre 2024.

Projets en cours

Technologie de mousse à l’azote

À la suite de l’obtention d’une aide financière de 748 846 $ du Programme canadien des priorités stratégiques de l’agriculture (PCPSA) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) en octobre 2023, l’EQCMA a réalisé jusqu’en mars 2024 un projet de conception, de fabrication et d’acquisition d’une unité mobile de génération de mousse à l’azote d’Agricultural Emergency Services Inc. des États-Unis. L’EQCMA et le MAPAQ ont chacun alloué 72 400 $ à ce projet. En juin 2024, l’EQCMA a soumis une nouvelle demande d’aide au même PCPSA pour la réalisation de tests terrain dans des poulaillers du Québec afin de valider cette nouvelle technologie. Une aide financière additionnelle de 347 601 $ avec une contribution de l’EQCMA et du MAPAQ de 39 500 $ chacune a été obtenue en août. La réalisation du projet a débuté en septembre et doit être complétée au 31 mars 2025.

Réservoir de gaz mobile

Grâce à une aide financière du MAPAQ, l’EQCMA a procédé à l’acquisition d’un réservoir industriel pour le CO2 ou l’azote. Ce réservoir d’une capacité de 20 tonnes a été installé sur une remorque à plateforme avec coffre de rangement et une génératrice. Celui-ci pourra être déployé sur demande à un site de production où il y a présence d’influenza aviaire ou lors d’autres situations de nécessité de dépeuplement à la ferme. Pour assurer le déplacement de cette remorque-citerne, l’EQCMA a convenu d’un contrat avec une entreprise de transport.

Protocoles de biosécurité

L’EQCMA avait développé en 2009 une série de protocoles de biosécurité en situation courante (code vert) et en situation d’urgence (code orange) afin d’aider les producteurs et les intervenants du secteur à la prévention des maladies avicoles et la gestion efficace des maladies d’importance sous sa responsabilité, de même que lors de cas de maladies déclarables de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), comme l’influenza aviaire.

En septembre 2022, une révision complète de ces protocoles a été entreprise en collaboration avec les différents partenaires de l’EQCMA, incluant l’ACIA et le MAPAQ. Cette révision incluait l’introduction d’un nouveau niveau de biosécurité de vigilance (code jaune), de même que des séries de protocoles pour de nouvelles clientèles (ex. : transporteurs de volailles et d’œufs), afin de satisfaire les besoins spécifiques de chaque type de clientèle. Des discussions ont eu lieu concernant l’ajout de protocoles pour les équipes de capture de volailles destinées à l’abattage. Aucun protocole n’a finalement été réalisé pour cette clientèle, les échanges ont cependant mené à l’émission de mesures de biosécurité concernant le vide du poulailler. Une présentation expliquant ses principes a été rendue à trois reprises dans le cadre d’activités des EVQ.

Le contenu des protocoles révisés a été validé avec l’Équipe technique santé (vétérinaires praticiens du MAPAQ et de l’ACIA, membres réguliers du CA de l’EQCMA), le Comité consultatif (ACIA, MAPAQ, AQINAC, LCQ, CQTV, POIQ, FPOQ, Ghislain Hébert et Martin Pelletier de l’EQCMA, Nathalie Robin des EVQ) et les membres de l’EQCMA. La nouvelle mouture des protocoles a été publiée et distribuée à tous les producteurs avicoles et aux intervenants de la filière avicole québécoise au printemps 2024.

Projets terminés

Régime d’indemnisation

Le Régime d’indemnisation de maladies avicoles du Québec (RIMAQ) a été officiellement lancé le 12 février 2019 et fournit aux partenaires du secteur avicole québécois une assurance permettant de couvrir certains coûts et pertes encourus lors de l’éclosion de six maladies. Ces dernières sont les quatre maladies déclarables auprès du gouvernement fédéral (ex. : influenza aviaire) de même que les maladies ciblées pour l’EQCMA, soit la laryngotrachéite infectieuse (LTI) et Mycoplasma gallisepticum (MG). Depuis son lancement, le RIMAQ est géré par l’Alliance réciproque dans l’industrie des œufs de consommation du Canada (ARIOCC).

Les nombreux cas d’influenza aviaire en 2022 et 2023 ont eu un impact financier important sur le régime. L’EQCMA a entrepris à l’automne 2023 une nouvelle modélisation afin de réviser certaines couvertures de dépenses éligibles au RIMAQ et explorer des avenues de réduction de coûts de réassurance. Le Comité RIMAQ formé de représentants de l’EQCMA et de l’ARIOCC ont conduit les analyses requises pour formuler ses recommandations au CA de l’EQCMA en vue du renouvellement du régime en 2025.

H2H Euthanizer

En juin 2023, l’EQCMA a testé une nouvelle technologie utilisant l’électrocution, soit le H2H Euthanizer fabriqué par une entreprise des Pays-Bas. Les résultats d’un test terrain avaient démontré l’efficacité de l’appareil à un dépeuplement humanitaire de petits troupeaux et l’EQCMA a par la suite procédé à l’achat de deux appareils filaires qui se sont ajoutés aux deux autres à batteries que l’EQCMA avait déjà en sa possession.

Site Internet

À la fin 2023, l’EQCMA a lancé son nouveau site Internet. Au cours de 2024, le développement du site s’est poursuivi avec la création d’une version anglaise. Le site peut être consulté à l’adresse www.eqcma.ca.

Document de référence sur les désinfectants

Le document de référence sur les désinfectants reconnus efficaces contre les quatre maladies déclarables, de même que pour la LTI, MG et Mycoplasma synoviae, a été révisé en 2024. Une version plus succincte a aussi été produite seulement pour les produits reconnus efficaces contre l’influenza aviaire. Ces deux documents de référence sont aussi disponibles en anglais et accessibles sur le site Internet de l’EQCMA.

Maladies avicoles

Cas de LTI et de mycoplasmose à MG

Entre le 1er novembre 2023 et le 31 octobre 2024, il n’y a eu qu’un cas de MG dans un élevage commercial de pondeuses de reproduction de race lourde qui a été déclaré en janvier 2024 dans la région de Saint-Félix-de-Valois. Le regain de statut négatif de ce site a été obtenu en avril 2024.

Influenza aviaire

L’influenza aviaire fut encore un dossier majeur pour l’EQCMA au cours de la dernière année, même si le Québec a fait face à beaucoup moins de cas qu’en 2022 et 2023. Alors que le Québec avait eu 23 cas en 2022 et 28 en 2023, l’année 2024 a débuté avec un cas dans un élevage de poulets en janvier, un deuxième cas dans un élevage de canards en février et un petit élevage de basse-cour a été infecté en avril. Pas la suite, quatre autres cas se sont ajoutés en novembre, dont trois dans le secteur du canard et un dans un élevage de dindons. Au total, 73 877 volailles sont mortes de la maladie ou ont été dépeuplées pour son éradication en 2024, alors qu’il y en avait eu 567 049 en 2023 et 532 000 en 2022.

L’implication de l’EQCMA s’est poursuivie à plusieurs niveaux en soutien des activités d’intervention de l’ACIA. En plus de ses activités courantes et de recherche de nouvelles technologies de dépeuplement dans les poulaillers, l’EQCMA a poursuivi ses suivis réguliers de coordination et d’information auprès de ses membres et autres partenaires de l’industrie.

Les médias ont eu un intérêt particulier pour l’influenza aviaire avec la propagation de cette maladie à d’autres espèces animales et, particulièrement, dans le secteur laitier aux États-Unis. De plus, la maladie a été détectée chez plusieurs humains en cours d’année. Bien que la plupart des cas humains arboraient des signes cliniques légers, quelques-uns ont eu des impacts plus sévères.

L’EQCMA a contribué à plusieurs entrevues pour des médias écrits, radio et télévisuels, tels que La Presse canadienne, La Presse, TVA Nouvelles, Le Journal de Montréal, le Canadian Poultry Magazine, Le Devoir, La Terre de chez nous et Le Coopérateur.